Adaptation d’un livre
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THE JANE AUSTEN BOOK CLUB

Robin Swincord (USA 2007- distributeur : Sony Pictures)

Maria Bello, Kathy Baker, Emily Blunt, Amy Brenneman, Maggie Grace

106 min.
21 novembre 2007
THE JANE AUSTEN BOOK CLUB

Il y a des films que l’on voit sans qu’ils suscitent plaisir ou déplaisir. Leur consensuelle banalité neutralise toute envie de les apprécier ou de les critiquer.

Sans être exactement a « chick movie », analogie avec un courant littéraire qui fait fureur dans les pays anglo-saxons, la « chick lit » : une littérature qui parle de femmes aux femmes, parce qu’il lui manque deux des ressorts propres au genre magnifié par « The Bridget Jones’s diary » - la dérision et l’humour -, « The Jane Austen… » est la première réalisation de Robin Swicord qui, pour le détail people cher à la « chick branchitude », est la belle-fille par alliance d’Elia Kazan.

Cinq femmes et un homme décident de se réunir une fois par mois pour commenter un livre de la célèbre femme de lettres anglaise. Occasions pour eux de tisser des liens entre leurs vies et les intrigues des romans dont, par une sorte d’intuition bien agencée, la lecture reflète leurs problèmes et préoccupations.

Gentiment raconté, gentiment convenable, gentiment prévisible, « The Jane Austen… » est à mille miles de la subtile profondeur des œuvres de l’écrivaine dont on oublie souvent à quel point son regard sur les faiblesses et vanités humaines peut être critique et comique.

S’il fallait trouver un point commun entre « The Jane Austen… » et Jane Austen, il serait à chercher du côté de l’intérêt pour l’étude des caractères au détriment des péripéties souvent peu intéressantes ou peu crédibles.

S’il fallait trouver un point de divergence entre le film et les romans, ce serait incontestablement le manque de vivacité et de finesse qui leste le premier.

Le film est porté par des actrices de bonne volonté et parfois d’excellente composition (notamment Maria Bello) mais auxquelles il manque le feu et l’honnêteté avec lesquels, dans une situation semblable de décryptage en commun de textes littéraires, Kate Winslet, dans "Little children" de Todd Field, rompait la ronronnante bienséance de ce type de réunion.

Jane Austen a souvent inspiré le 7ème art, mais depuis qu’Emmy Thompson a reconnu avoir consacré son mémoire de fin d’études de lettres à l’auteur de « Sense and sensibility » (*) il semble que le revival austen-ien connaisse un boom que ne démentira pas la sortie pour les fêtes de fin d’année d’une biographie romanesque de l’auteur avec Anne Hathaway ("The devil wears Prada" de David Frankel) dans le rôle-titre.

Le film est adapté du roman de Karen Joy Fowler paru en livre de poche collection Folio. (m.c.a)

 
(*) dont elle a écrit le scénario pour le film d’Ang Lee et incarné dans celui-ci Elinor Dashwood, la sœur raisonnable de l’histoire face à l’émotive.... Kate Winslet