Sans intérêt
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SI C’ETAIT LUI...

Anne-Marie Etienne (France 2007 - distributeur : Les Films de l'Elysée)

Caroline Bouquet, Marc Lavoine, Florence Foresti

87 min.
23 janvier 2008
SI C'ETAIT LUI...

Après avoir été 

" Cet obscur objet du désir » pour Bunuel",
"Trop belle pour toi" devant la caméra de Blier,
"Bérénice", "Lucie Aubrac", Louise de Rénal dans « Le rouge et le noir », 

Carole Bouquet, hélas, renoue avec la veine (pseudo) comique du "Travaux, on sait quand ça commence" de Brigitte Roüan. Veine pour laquelle elle ne manque pourtant pas de dispositions ... à la condition que celles-ci soient arc-boutées sur du solide et du consistant.

Encore une fois elle se hasarde au jeu de la rencontre amoureuse dans lequel son "fiancé" lui va comme une moufle de crin à un gant de pécari. Après le lourdaud Jean-Pierre Castaldi, c’est l’insupportablement condescendant Marc Lavoine qui lui donne la réplique.

Ce qui suffit à avoir envie de court-circuiter, en attendant des jours meilleurs, ce film qui réduit au micron la distance entre une réalisation banale et une réalisation agaçante.

Ni comédie parce qu’on y sourit peu, ni romance parce qu’on ne croit pas au quiproquo de la rencontre entre Hélène, une grande bourgeoise et Valentin le chômeur-squatteur de l’appartement voisin, « Si c’était… » est une poussive et pâlotte récupération de ce qui a fait les riches heures des Capra, Lubitsch et Wilder : le choc des tempéraments, des cultures et des origines sociales.

Sans le charme de l’imprévisible ou la distance de l’auto dérision, les situations et les dialogues s’enchaînent avec la monotonie prototypée d’un travail à la chaîne. Les acteurs grimacent et composent comme ils peuvent avec des personnages dénués de relief et de profondeur.

Tout est en aplat dans « Si c’était … ». Aplat de l’intrigue, aplat de la mise en scène, et aplat des sentiments.

Pourrait-on dire, à décharge de ce quatrième film d’Anne-Marie Etienne (*), qu’il est un film gentil ? Oui parce qu’il est dépourvu de mordant ou de causticité. Non dans la mesure où la gentillesse n’est pas synonyme de ce qu’est le film : naïf, artificiel, et souvent empoté.

« Si c’était lui… », comme le « Et si c’était vrai » (**) avec lequel il partage la même absence de rythme et de style, ne donne pas envie de connaître la réponse.

On s’en f… (m.c.a)

(*) Son troisième film « Tôt ou tard » a remporté au festival de Namur 1999 le prix du jury
(**) En Anglais « Just like heaven » de Mark Waters inspiré par Marc Levy