Sans intérêt
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DISCO

Fabien Onteniente (France 2008 - distributeur :Upi)

Emmanuelle Béart, Franck Dubosc, Samuel le Bihan, Abbès Zahmani, Gérard Depardieu

103 min.
2 avril 2008
DISCO

Avec le temps, dit-on, les choses s’améliorent. Faux. Avec le temps, elles peuvent aussi s’aggraver.

La preuve Fabien Onteniente qui, film après film, voit dans la notion de médiocrité un record à battre.

Avec lui la pellicule, après avoir été du papier cuisine (« Jet set »), du kleenex (« Camping »), se confond maintenant le Moltonel.

Que dire de cette histoire d’un Didier Graindorge qui se rêve blé d’or pour pouvoir offrir des vacances à son fils en participant à un concours de danse disco ?

Rien. Nada. Niente. (Onte) niente.

Franck Dubosc est insupportable, Gérard Depardieu (*) pitoyable, Samuel Le Bihan presqu’incontournable - il a été de 3 films d’Onteniente. Quant à Emmanuelle Béart, accordons lui, au nom d’une certaine galanterie, la grâce d’un « no comment ».

Si "Disco" (me) déplaît c’est parce qu’il est une ridicule caricature du film populaire qui croit que le divertissant se trouve au carrefour du vulgaire (voire grossier) et du bêta.

Le disco, plus que le rock, a été pour la fin des années septante ce que le bal est en France le jour du 14 juillet. L’occasion pour toutes les classes sociales de se rencontrer sur le dancing floor. Un moment bref mais intense où l’on pouvait croire que les facettes de la boule feraient changer la face des relations sociales.

Celle où le bourge ne toiserait plus le plouc. Le friqué le fauché. Le cadre l’ouvrier ou le chômeur.

Comme chez Ronsard la rose, ce moment de fièvre n’a duré qu’un instant avant de sombrer dans le monde des « boîtes » où tout ce qui brille doit montrer patte blanche.

Peu de trace de cet Eden chez Onteniente qui choisit de continuer d’explorer sa vision clinquante d’un monde cloisonné entre riches et pauvres - ce qui en soi n’est pas faux.

Mais là où le gâchis s’installe c’est dans les moyens mis en œuvre pour détendre le sujet : d’agaçants appels de pied à l’apitoiement sur commande, un systématique recours à l’absence d’élégance, un martèlement des clichés - les chaussons Repetto versus les talons compensés - et un chapelet de candeur qui, tissée de paillettes, oublie qu’opérer dans la dentelle est une bien jolie façon de portraitiser une situation.

Découragé par une telle absence de recul par rapport au scénario, le spectateur se sent engourdi, floué et en manque de rythme.

Il lui reste pour « Staying alive » à revoir Tony Manero (John Travolta) virevolant dans « Saturday night fever » de John Badham.

Ou à ré-écouter une des nombreuses compilations sorties à l’occasion du revival disco lancé à Bruxelles lors de la méga soirée organisée, cet automne 2007, dans les salons d’Atalaïde. (m.c.a) 

(*) Dont la carrière post-andropause semble vouée aux daubes avec la même constance que ses prestations de pré-quinquagénaire l’étaient aux réalisations intéressantes et audacieuses. Existe-t-il une "petite pilule bleue" pour réveiller le talent ?