Autour d’un fait divers
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L’EMPREINTE DE L’ANGE

Safy Nebbou (France 2008 - distributeur : Benelux Film Distributors)

Catherine Frot, Sandrine Bonnnaire

95 min.
13 août 2008
L'EMPREINTE DE L'ANGE

Pour son second long métrage [1], Safy Nebbou choisit de porter à l’écran un récit inspiré d’une histoire vraie, contant le combat d’une femme persuadée d’avoir retrouvé sa fille disparue des années auparavant.

Si cette révélation annoncée en fin de film donne à celui-ci un certain poids, il n’en devient pas pour autant intéressant. Se pose évidemment la question de savoir si l‘on avait vraiment envie de voir cette histoire-là portée à l’écran. Réflexion dont chaque spectateur se fera sa propre réponse.

Au-delà de ce questionnement, il y a le constat que « L’empreinte de l’ange », en tant qu’objet filmique, n’est que peu attrayant.

On entretient une sorte de rapport froid et distant à ce film, qui ne parvient jamais à émouvoir, à prendre aux tripes, alors qu’il propose pourtant une histoire éminemment viscérale, puisque lié à la maternité, à la filialité.

Se basant sur un scénario à la fois lent et prévisible, le film s’étale dans une mollesse tiède. S’organisant selon une logique manichéenne qui s’inverse grossièrement à la fin, le récit n’offre que situations stéréotypées et ressorts trop usités.

L’entièreté du conflit est réglée par le dialogue, ce qui rend la narration encore un peu plus immobile.

Mais l’élément qui gène sans doute le plus dans « L’empreinte de l’ange » est la prestation mièvre de l’ensemble du casting. Sandrine Bonnaire offre un jeu statique et caricatural, qui passe de la gentillesse fade à la colère surjouée. On est bien loin de ses prestations chez Varda ou Pialat.

De même, Catherine Frot propose un jeu prévisible, et du coup peu convaincant. Enfin, les nombreux enfants qui jouent dans le film ont un jeu si récitatif qu’il en devient totalement faux.

« L’empreinte de l’ange » est donc un film qui ne laissera pas une marque indélébile.

Peut-être s’appuie-t-il trop bien sur le mythe de l’ange qui efface la mémoire du nouveau né avant la naissance. On subit la même réaction à sa vision ; on l’oublie, instantanément. (Justine Gustin)

[1] Après « Le cou de la girafe », en 2003.