Science fiction
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BABYLON A.D

Mathieu Kassovitz (France/USA 2008 - distributeur : Upi)

Michelle Yeoh, Charlotte Rampling, Vin Diesel, Gérard Depardieu

105 min.
27 août 2008
BABYLON A.D

Kassovitz poursuit son odyssée américaine. Après « Gothika », il réalise maintenant le film pour lequel il avait pénétré l’univers hollywoodien, celui qui l’avait mené outre Atlantique, l’adaptation du roman de Maurice G. Dantec, « Babylon Babies ».

Modifiant légèrement le titre pour en enlever le renvoi au concept de bébé, le français signe avec « Babylon A.D. » un film d’action musclé et plutôt bien ficelé.

Histoire d’un mercenaire, Toorop, chargé de conduire une jeune femme, Aurora, de la Russie vers les Etats Unis. Situé dans un futur approximatif, présentant une vision apocalyptique de notre monde de consommation poussé à l’extrême, le film s’inscrit dans cette vague de films d’anticipation décriant les dérives de notre société actuelle.

Partagé d’une façon plutôt manichéenne entre l’Est et l’Ouest, le monde qui y est décrit est une sorte de vision paroxystique des traits définitoires de ces deux camps. Pauvreté et dépouillement extrême d’un côté, richesse et réplétion démesurée de l’autre.

Ce cadre permet au réalisateur de toucher des thématiques qui semblent lui tenir à cœur. Au-delà de la dénonciation de la cruauté totale dans laquelle les êtres se vautrent, c’est la question de la foi qui est abordée de façon centrale. La manière dont on peut utiliser une croyance dans un but de manipulation, mais aussi à des fins mercantiles.

Malgré ces choix thématiques engagés, « Babylon A.D. » n’est pas pour autant une réalisation originale ou innovante.

Le récit conté est efficace, enchaînant les scènes d’action à un rythme soutenu, tout en ne négligeant pas de dresser le portrait de cet univers crépusculaire.

Au niveau de la réalisation, « Babylon A.D. » se pose comme un pur produit de l’industrie d’Hollywood. Une machine lisse et bien rodée, où tout est mis en place pour emmener le spectateur dans l’univers du film.

Fonctionnant selon le schème consacré, les séquences commencent généralement par des plans larges, permettant de planter le décor, pour par la suite se recentrer sur les personnages, afin de susciter l’émotion. Systématique plus qu’usitée qui fonctionne sans accro.

Usant de mouvement caméra fluides, d’angles de vue surprenants et surtout d’effets spéciaux impressionnants, Kassovitz mobilise tous les ressorts techniques que lui offre Hollywood.

Et c’est finalement un bon film de genre, efficace mais sans surprise que réalise le réalisateur français. Une réalisation qui ne révolutionne pas l’histoire du cinéma, mais qui plaira sans doute aux amateurs des films d’action.

Une réalisation qui, malgré qu’elle soit le produit d’Hollywood, trouve la justesse de l’équilibre, ne sombrant ni dans l’excès explosif, ni dans la mièvrerie.

(Justine Gustin)