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AMERRIKA - Prix de la Critique - Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 2009

Cherien Dabis

Nisreen Faour, Hiam Abbass, Melkar Muallem, Alia Shawkat, Jenna Kawar...

96 min.
12 août 2009
AMERRIKA - Prix de la Critique - Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 2009

Amerrika, avec 2 r et un k, c’est le rêve de Mouna, son combat pour partir là-bas avec son fils et rejoindre sa sœur qui vit dans le Midwest avec son mari et ses enfants.

Ce rêve, Mouna, Palestinienne divorcée l’a en elle depuis des années. Elle n’en peut plus de vivre au jour le jour, les contrôles de police, les trois heures de route quotidiennes à cause du mur pour rejoindre sa maison à Bethléem, les humiliations, sa liberté sans cesse entravée. Et son fils rêve de faire de brillantes études.

Les voilà partis, ces deux apatrides, pour un autre nulle part et c’est le combat du déracinement, de la recherche d’un travail pour elle, se faire accepter dans sa classe pour son fils. On est en plein post-11 septembre et pour les gens de l’Illinois, comme pour bien d’autres, tous les arabes sont des terroristes.

Proche du documentaire, comédie douce-amère, le film véhicule beaucoup d’émotion. Mais surtout le récit est porté par Mouna, une femme chaleureuse, délicieusement naïve, terriblement optimiste et qui tente le tout pour le tout. Elle est confiante, déterminée et rien ni personne ne l’arrête. Elle affronte ce lot commun des immigrants dans un environnement hostile et doit composer avec les crispations, les préjugés sur ses origines et le climat politique tendu.

C’est un peu sa propre histoire que raconte Cherian Dabis, la jeune réalisatrice née aux Etats-Unis de parents d’origine palestino-jordaniens.

Le film s’appuie avec bonheur sur ses interprètes dont la formidable Mouna, Nisreen Faour.
Tons chaleureux, des rouges et des bruns du désert aux bleus et blancs du Midwest, "Amerrika" résume la confrontation puis la fusion de deux cultures.
Une fable généreuse... 

Anne Goreux